Patrice Ahmed Abdallah

Patrice Ahmed Abdallah

M. Patrice A. Abdallah, est auteur dramatique et a publié plusieurs pièces de théâtre dont Le notable répudié, sa première pièce de théâtre éditée chez Komédit en 2002, suivie de Les frasques d’un notable aux éditions de la Lune et de Au pays des palabres chez Les Belles Pages, en 2006, ce dernier réédité en 2018 aux éditions Kalamu des îles, et La lumière s’éteint sur Kodoni, 2014, Ed. Kalamu. Ensuite, il publiera des nouvelles, Petites histoires insulaires suivies de  Sur la route de la Corniche, aux Ed. Kalamu.

En 2021, il publie son premier roman, un séjour chez les affreux barbares, aux éditions Komédit. En 2023, il coécrit avec feu Aboubacar Ben Saïd Salim, Fundi Mohamed Charif, un livre sur la vie et les fragments de vie de l’érudit comorien Mohamed Charif, publié aux éditions Kalamu.

Il est également le fondateur et directeur des Éditions Kalamu des îles.

Découvrez ses principaux ouvrages.

Fundi Mohamed Charif

Fundi Mohamed Charif, un destin hors du commun. Il y a des hommes et des femmes à qui Allah accorde un destin exceptionnel dans leur parcours de vie. Foundi Mohamed Charif faisait partie de ceux-là, au vu de l’œuvre immense qu’il a réalisée de son vivant et qui continue à lui survivre. Que nous l’ayons connu physiquement ou pas, nous sommes collectivement bénéficiaires des fruits de son œuvre, au service de son pays et de sa communauté. Il a livré de multiples combats au service de l’éducation de ses compatriotes, plongés dans un obscurantisme béant. Il était révolté par certaines pratiques sociétales qu’il trouvait désuètes et contraires à l’esprit de l’islam. Il a donc pris son bâton de pèlerin contre toutes les formes de conservatisme sclérosant nos sociétés dans un immense océan d’ignorance. C’est ainsi qu’il s’est engagé à vulgariser la connaissance de l’Islam, à promouvoir la langue arabe et à intervenir dans les différentes cérémonies de rassemblement, pour prêcher la bonne parole. Comme axes de travail, il a misé sur l’éducation religieuse des jeunes enfants, le rappel des règles de base d’une vie communautaire, le rôle et le devoir incombant aux autorités publiques, en dénonçant les dérives et les manquements. Il faisait force de propositions, apportant son soutien aux camps politiques les plus progressistes.

Sayi-Daly et ses compagnons, jeunes collégiens, arrêtés pour contestation, sont les victimes d’une violence barbare perpétrée par les affreux commandos Mwasi, milice du Mongozi, le Guide Révolutionnaire qui fait régner sur son peuple sa dictature absurde et sanglante. Dans ce pays déserté par les djinns et les anges, les survivants ont peur de s’exprimer. Les brimades, les tortures et les assassinats se succèdent, précipitant indéniablement la dictature dans sa chute fatale.

Le notable répudié est une comédie dramatique qui brosse quelques traits de la société comorienne : la femme, l’enfance, l’inceste, mais aussi les mœurs malhonnêtes d’une certaine classe, celle des notables, véritables régisseurs de la vie à Kodoni, composée de redoutables hommes aux pouvoirs indéniables, vrais maîtres de la destinée du village, décideurs incontestés, tributaires d’une sagesse et de traditions ancestrales, ils incarnent l’autorité, le pouvoir de bénir un mariage, briser un ménage et détruire ceux qui s’opposent à leurs lois imprégnées d’archaïsmes.

Le Notable Répudié peint en quelques lignes et neufs tableaux, la vie quotidienne d’un village côtier qui doit avoir sa grande mosquée de vendredi, régler ses problèmes conjugaux et extraconjugaux, entremêlée de scènes de disputes collectives, d’arrangements obscurs, de viols, d’incestes et de bassesses en tout genre. Chaque tableau tente ici, de brosser une situation tantôt comique tantôt burlesque tantôt dramatique, et toutes se relient les unes aux autres.

LA MAUVAISE EOILE DE MLAZINDRU

Kodoni est le lieu où la vie ne semble pas paisible ; Tout se joue dans cet espace où se succèdent le cynisme, les intrigues, le défi de l’honneur et la délectation luxurieuse. Si le savoir n’y est plus gage de reconnaissance ni le mérite pour l’ascension au pouvoir, d’autres moyens le remplacent pour y accéder.

Dans cette contrée, le « Grand mariage » offre à tous un bien plus précieux. Si au notable, il est une grande aubaine pour payer ses dettes envers la société mais également se débarrasser de ses créanciers. Au je-viens, il devient l’incontournable moyen pour se faire un nom. Quant à l’intellectuel, le grand mariage reste une stratégie à adopter pour se positionner dans la société féodale, tout comme l’apprenti politicien qui voit là un outil d’accéder rapidement au portes des deniers de l’État

LA MAUVAISE EOILE DE MLAZINDRU

Kodoni est le lieu où la vie ne semble pas paisible ; Tout se joue dans cet espace où se succèdent le cynisme, les intrigues, le défi de l’honneur et la délectation luxurieuse. Si le savoir n’y est plus gage de reconnaissance ni le mérite pour l’ascension au pouvoir, d’autres moyens le remplacent pour y accéder.

Dans cette contrée, le « Grand mariage » offre à tous un bien plus précieux. Si au notable, il est une grande aubaine pour payer ses dettes envers la société mais également se débarrasser de ses créanciers. Au je-viens, il devient l’incontournable moyen pour se faire un nom. Quant à l’intellectuel, le grand mariage reste une stratégie à adopter pour se positionner dans la société féodale, tout comme l’apprenti politicien qui voit là un outil d’accéder rapidement au portes des deniers de l’Etat.

A travers ces scènes, Patrice Ahmed Abdallah décrit avec humour l’évolution de la société comorienne dans laquelle l’hédonisme, les fantasmes culinaires et l’anomie annihilent tout raisonnement intellectuel.

Un livre donc à lire pour qui veut comprendre le dualisme entre l’inébranlable institution coutumière et l’Etat impuissant. Un dualisme qui dénature le politique et une connivence qui défigure l’intellectuel comorien.

C’est l’histoire d’une famille, aristocratique, une mère et sa fille, aux destins similaires.

La jeune fille, un tantinet délaissée par son père,  et dont l’éducation est confiée à une servante.  Elle a couché avec un homme séropositif un soir de twarab. Le doute s’est installé chez ses parents. Car l’homme avec lequel elle a eu le rapport sexuel agonise à l’hôpital.

La mère, jadis resplendissante est subitement malade, elle est souvent prise de convulsions, peut-être qu’une rivale lui a jeté un mauvais sort. On dit qu’elle est possédée par les démons et autres esprits maléfiques. Elle est rongée par la maladie, par la tristesse et par l’amour perdu, celui de son amant,  avec qui elle a vécu  une passion folle, destructrice, et  forcément maudite…

Au milieu le père, fervent croyant, est contraint de choisir entre la médecine et l’exorcisme, pour sauver sa fille et sa femme.

Sur la route de la Corniche est une de ces grandes histoires d’amour frustré, et la description percutante d’une idylle irrésistible entre une femme mariée et un homme à femmes,,  et impossible entre deux êtres que tout sépare, une jeune fille innocente et un inconnu…

Au pays des palabres est un triptyque qui décrit les fléaux sociétaux qui infectent et ralentissent le développement des Comores : l’oisiveté, la corruption, la débauche et les abus liés au grand mariage.

 Le poète de la jetée, Le député Amadou Kolan et Les déboires d’un notable sont trois pièces qui mettent en scène respectivement trois retraités de trois secteurs différents qui pensent transformer leur destin en rêvant des projets impossibles tout en se permettant quelques critiques amères sur les hommes politiques, un groupe de lycéennes, amies et rivales qui tentent d’obtenir les meilleures notes et leur examen du baccalauréat, en séduisant et en manipulant le député de leur ville et un ancien ministre et un homme âgé face à sa nouvelle femme, une jeune fille qui pourrait être sa petite-fille et qui refuse de se donner à lui. Il tente par tous les moyens de sauver à la fois,  son honneur et la dot qu’il a déjà débourser et enfin conquérir sa future épouse.